A Ngozi, Nimbona s’est imposée comme coiffeuse pour hommes 

A Ngozi, Nimbona s’est imposée comme coiffeuse pour hommes 

24 février 2023 0 Par Sophonie

Coiffeuse, deux ans dans le métier, Nimbona Evelyne est une jeune femme de la ville de Ngozi au Nord du Burundi. Elle révèle que les barrières culturelles et les normes sociales empêchent certaines femmes de pratiquer ce métier.

Chaque jour, elle se réveille tôt pour aller au travail. Evelyne Nimbona est maman d’un enfant, coiffeuse depuis 2021. Au quartier Rusuguti en ville de Ngozi, les gens de la localité la considèrent comme un modèle dans la société.

Elle est la seule femme pratiquant le métier de coiffure dans les salons pour hommes de la ville. A coté de son mari exerçant le même travail, avec une tondeuse à la main, Evelyne témoigne pourquoi elle a appris ce métier.

« Avant, je faisais le petit commerce en ville de Bujumbura. Tombée en faillite, j’ai cherché quoi faire pour survivre. Par chance, mon mari et des amis coiffeurs m’ont entrainé à apprendre ce métier » raconte-t-il, « Après quelques mois, j’ai quitté la capitale économique pour habiter à Ngozi, ma province natale. Là j’ai commencé sérieusement la coiffure » ajoute Evelyne Nimbona.

Dynamique au travail, la maman coiffe les femmes, les hommes, les jeunes et les vieux. La jeune coiffeuse ne cache pas les défis empêchant certaines femmes à exercer le métier de coiffure. Pour Nimbona Evelyne, les barrières culturelles burundaises et les normes sociales sont les principaux défis : « Certains pensent toujours que les femmes ne peuvent pas pratiquer certaines activités exercées d’habitude par les hommes, d’autres n’encouragent pas les femmes à exercer de tels métiers ».

Un mari et sa femme, tous coiffeurs

« Rien n’est difficile pour la femme dans ce métier », juge Abdul Nsengiyumva, son mari. Fier car sa femme ne croise pas les bras en ce qui est de la recherche des moyens pour le développement familial. Il s’engage à la soutenir : « Nous   mettons ensemble le peu que nous gagnons par jour afin de nourrir notre enfant et penser autres projets ». Pour Evelyne Nimbona, le souhait est d’avoir leur propre maison via ce métier. 

Du côté des clients, Ndayikeza Nadine vient régulièrement au salon d’Evelyne. Elle considère la jeune femme comme un exemple pour la société : « elle est meilleure que bien des hommes. Certains clients repartent si elle n’est pas là. » Nadine considère que le développement de la famille implique des efforts de l’homme et de la femme. Au-delà des barrières culturelles.