Jeunes Burundais et la séparation amoureuse douloureuse : ne pas rester replié sur soi!

Jeunes Burundais et la séparation amoureuse douloureuse : ne pas rester replié sur soi!

13 février 2023 0 Par Jonathan

Comme partout ailleurs, nombreux sont les jeunes Burundais victimes d’une séparation amoureuse forcée ou inattendue. Les psychologues recommandent de ne pas rester replié sur soi. Parler de son aventure avec des amis, faire du sport sont entre autres les meilleurs moyens pour bien gérer une rupture amoureuse douloureuse.

Drainé par les émotions, fondu dans l’immensité infini d’un sentiment d’insuffisance, l’amour est souvent à l’origine d’une blessure psychologique. La séparation amoureuse constitue en effet une source de frustration, de déception et de dépression.

C’est le cas par exemple de Bruce Karorero, encore bouleversé par le départ de sa copine. « Nous étions ensemble depuis longtemps. Elle était vraiment entrée dans ma vie. Puis, subitement, sans m’avertir, elle a rompu. Cela m’a profondément choqué », se rappelle le jeune homme de 22 ans. Une histoire d’amour qui s’est arrêtée brutalement parce que la jeune fille devait aller poursuivre ses études à l’étranger. Bruce n’a reçu qu’un « court email » de son amoureuse pour l’informer du voyage, « sans aucune explication » sur la rupture. Deux ans plus tard, il ne se remet toujours pas de sa blessure. Depuis, il ne sent pas prêt à envisager une relation avec une autre fille. « Impossible. C’est trop douloureux. Je ne veux plus retenter cette aventure tout simplement », lâche-t-il, visage tendu.

Jeune étudiante, Gloria Ndihokubwayo n’a pas connu mieux. Elle a vu son projet de mariage avec son amoureux « violemment brisé » par ses parents. Ces derniers reprochaient aux deux tourtereaux de ne « pas être de la même ethnie ». Comme elle était folle amoureuse, Gloria est allée même jusqu’à demander à son chéri de faire un enfant ensemble « pour forcer [sa] famille à accepter [leur] union ». Une proposition qui n’aurait pas enchanté le fiancé qui a « préféré se retirer peu à peu » avant de rompre.  Gloria en a souffert et affirme avoir passé de longs jours dans une sorte de dépression. Elle croit que cette rupture n’est pas étrangère à son échec en première année de l’université.

Une rupture amoureuse peut affecter la santé physique et mentale

Dr Olivier Nsengiyumva

Développer une approche sociale

Ce qui peut se comprendre, selon le Dr Olivier Nsengiyumva. « C’est normal : une rupture amoureuse peut affecter la santé physique et mentale de l’intéressé », confirme ce spécialiste en santé mentale. Pour lui, il est primordial de savoir comment réagir en cas de rupture inattendue. Devant une telle situation, il recommande une approche sociale : en parler avec des amis et, si possible, de passer du temps avec les autres. « Sortir avec les amis, faire du sport ou trouver d’autres moyens de se distraire permet de donner du temps au cerveau pour passer à autre chose », explique le médecin. Il rappelle que le temps est une des meilleures thérapies mentales pour la gestion du stress. « Prendre du temps permet également de comprendre pourquoi cela n’a pas pu marcher, de faire le compte-rendu d’une histoire et de se relancer », ajoute-t-il.

Pour la psychologue Libératrice Gahimbare, l’extériorisation de ses émotions est aussi très importante. « Nous avons déjà accueilli des personnes déprimées. Et la première chose que nous leur demandons est de raconter leur aventure amoureuse », explique-t-elle. « Les moments de séparation sont éprouvants surtout quand les relations ont duré longtemps et que c’est la première expérience pour l’intéressé(e) », relève l’experte. Avant de prévenir : « Une mauvaise gestion d’une séparation amoureuse peut avoir des conséquences lourdes. Les études peuvent être rompues. Les performances au travail peuvent en être profondément affectées. Parfois, le déchirement amoureux détruit le sentiment d’amour chez les jeunes. »

Pour elle, les séquelles d’une aventure amoureuse mal vécu risquent de gâcher la vie des jeunes. Elles doivent donc être prises au sérieux par les établissements de santé.