Burundi : une constitution muette face à la représentation des jeunes dans des postes décisionnels

Burundi : une constitution muette face à la représentation des jeunes dans des postes décisionnels

24 février 2023 0 Par Vestine

La constitution burundaise ne mentionne nulle part le pourcentage que doit occuper les jeunes dans les instances de prises de décisions. Le politologue Denis Banshimiyubusa explique ce phénomène par l’absence des jeunes parmi les législateurs des lois.

La constitution burundaise promulguée le 7 juin 2018 prévoit en son article 78 que les partis politiques dans leur organisation et fonctionnement doivent répondre aux principes démocratiques. Les partis doivent être ouverts à tous les Burundais et leur direction doit refléter leur caractère national. Ils ne peuvent prôner la violence, l’exclusion et la haine sous toutes leurs formes notamment celles basées sur l’appartenance ethnique, régionale, religieuse ou de genre.

Son article 128 précise que le gouvernement  – un premier ministre et les autres ministres – doit représenter toutes les ethnies. Au plus 60% de ministres Hutus, 40% de ministres Tutsis. Il est assuré un minimum de 30%de femme. Nulle part, on ne mentionne les jeunes. Ils représentent pourtant plus de 60% de la population burundaise

Or la charte africaine de la jeunesse ratifiée par le Burundi évoque en son article 11, relatif à la participation des jeunes, que les Etats-parties prennent les mesures en vue de promouvoir la participation active de la jeunesse aux activités de la société. La charte prône l’accès des jeunes au parlement et à tous les niveaux de prise de décision conformément aux lois.

Des législateurs trop âgés

Alors pourquoi l’effectif des jeunes membres du gouvernement n’est pas évoqué ? Le politologue Denis Banshimiyubusa explique la raison de la non représentation des jeunes dans la constitution burundaise. Selon lui, les législateurs sont des vieux qui ne pensent qu’à eux-mêmes.

« Qui   légifèrent les lois ? N’est-ce pas ces vieux ? vous pensez qu’ils auront la moindre attention à ces jeunes ? Tant que la législation est toujours assurée par ces gens-là, la jeunesse n’aura pas de place dans la constitution burundaise malgré la ratification des textes légaux internationaux. »

 Voie de sortie

La révolution est nécessaire pour que la jeunesse soit représentée dans le constitution burundaise. Le politologue Dénis Banshimiyubusa conseille à la jeunesse de s’imposer face aux vieux pour leur droit. Ne pas hésiter à les contredire en cas de besoin, même s’ils ont été élevés dans une société où quand l’aîné parle, les autres écoutent. Amase ya kera ntagihoma urutaro *

*la bouse de la vache d’autrefois  ne colle plus avec la fabrication des paniers d’aujourd’hui

Le manque de moyens, frein à l’accès aux postes de décisions Pour accéder aux postes de prise de décision, on doit d’abord être parmi les organes dirigeant d’un parti politique.   Au Burundi, combien de jeunes présents dans ces instances? Explication du politologue Dr Dénis : les partis exigent des contributions régulières pour leur fonctionnement. Des  contributions qui déterminent l’accession ou non aux postes de direction. Or la majorité des jeunes est sans emploi. Un manque de moyen synonyme de frein aux jeunes sans emploi pour accéder à ces postes, conclut le