« CASSEUR DE PIERRE », un métier pas comme les autres

« CASSEUR DE PIERRE », un métier pas comme les autres

24 février 2023 0 Par Oda

Des jeunes Burundais en situation de chômage se tournent vers le métier de casseurs de pierres afin de pouvoir garder la tête hors de l’eau. Un métier difficile qui peut provoquer de graves accidents.

Entre le bruit des coups de marteaux et les éclats de pierres brisées, les jeunes regroupés dans des coopératives et travaillant près de la rivière Ntahangwa s’acharnent, sueur au front, à casser systématiquement, en petits morceaux, les grosses pierres du gravier fraichement tiré de la rivière.

Une furieuse envie de sortir à tout prix du chômage.

Liévin Harerimana, un des responsables, dit que « ces jeunes ont voulu, coûte que coûte, sortir du chômage, en cherchant les moyens pour s’en sortir ». Pour s’acheter le matériel nécessaire, à savoir un marteau, les jeunes se rendent eux-mêmes au marché, avant de venir demander le travail.

Payé à hauteur de 50.000Fbu, soit à peu près 13.5 Dollars par benne, ces jeunes travaillant généralement de 6h à 18h reconnaissent que le peu qu’il reçoivent leur permet de vivre tant bien que mal. Seul, un employé met en moyenne un mois pour remplir pour une benne. Raison pour laquelle, les casseurs de pierre préfèrent s’associer. D’après Liévin Harerimana, un jeune peut repartir chaque jour avec au moins 3000Fbu en poche.

Les conditions de travail risquées.

Ce métier bien que salutaire pour un certain nombre de jeunes chômeurs en Mairie de Bujumbura, peut causer des accidents pouvant entrainer quelquefois un handicap.

Liévin HARERIMANA parle des cas récurrents où par manque de doigté ou de justesse, un ouvrier peut s’écraser le doigt avec un marteau; et plus grave encore, incontrôlable, un éclat de pierre peut crever l’œil d’un jeune ouvrier, le rendant handicapé pour la vie. Il affirme néanmoins que la coopérative de l’accidenté prend en charge les frais de santé.

Le manque du matériel adéquat pour protéger ces jeunes ouvriers est l’un des facteurs favorisants ces cas d’accidents.

Dans leurs projets à venir se trouve celui d’acheter une machine pouvant faciliter ce travail. Néanmoins, ils demandent à l’Etat et à tout bienfaiteur de leur donner un coup de pouce en leur offrant une machine pour concasser ce gravier. 

  

Quid sur le respect de l’environnement ?
Longtemps accusés de détourner le lit des rivières en extrayant ce gravier, ces jeunes racontent avoir été regroupés dans des coopératives pour avoir un cadre légal de travail et ainsi faciliter l’orientation et le suivi par les structures habiletés. L’Office Burundais de l’Habitat se charge actuellement de les guider afin qu’ils accomplissent un travail respectant l’environnement. Des descentes sont régulièrement organisées pour corriger d’éventuels dérapages pouvant causer des catastrophes naturelles.